Créateur de Samsam et de Max et Lili, dont les aventures se sont vendues à des millions d’exemplaires, Serge Bloch se dit plutôt dessinateur qu’illustrateur. Vivant et travaillant à Paris, il dessine aussi pour la presse internationale (The Washington Post, The New York Times, The Los Angeles Times, Télérama, La Croix…).
L’accrochage propose un survol de la diversité de la production graphique singulière de Serge Bloch : albums, affiches, dessins de presse, œuvres plus personnelles et également sculptures. Ses dessins, apparemment dépouillés, méritent l’examen pour ce qu’ils révèlent plus profondément en de nombreux détails et nuances.

Alliance subtile du prolifique travail graphique de Serge Bloch et du texte épuré de l’écrivain Frédéric Boyer, la publication récente de Bible – Les récits fondateurs (Bayard) propose aux plus jeunes la découverte des récits majeurs de l’Ancien Testament. L’exposition porte notre regard sur quelques planches choisies parmi les 800 pages de l’œuvre, mais surtout nous invite à suivre quelques-uns des 35 courts films d’animation réalisés à partir des dessins de Bloch. Des séquences de quatre minutes, riches d’invention et d’humour dont les mots sont portés par la voix d’André Dussolier.

Auteur et illustrateur anglais de livres pour enfants, mondialement connu, Anthony Browne a reçu, en 2000, le prix Hans Christian Andersen pour l’ensemble de son œuvre.
Les personnages de ses livres sont des enfants mais aussi des animaux car il se dit « fasciné par le côté animal des humains ». Et parmi les animaux, c’est le gentil chimpanzé Marcel, mis en scène dans près de dix albums qui a la vedette. Inévitablement, il y a un clin d’œil à Marcel La mauviette (son préféré), mais l’exposition met aussi l’accent sur ses thèmes de prédilection : la famille, sa relation au père, ses nombreuses références à l’art et ses illustres maîtres, la guerre, la peur et, pour exorciser cette dernière, les contes traditionnels.

L’univers du belge Carll Cneut s’ouvre en priorité aux enfants, avec ses personnages (êtres et animaux) stylisés, aux habits bigarrés, semblant flotter dans les pages sans jamais vraiment regarder le lecteur.
L’exposition permet de découvrir la très importante bibliographie de l’artiste. Il travaille avec pastels, crayons, crayons de couleur ou encre mais sa préférence va à la peinture et c’est par l’usage des couleurs, versant primordial de son travail, qu’il « met son âme ».
Annemie Leysen dit de lui « … Carll Cneut déplace les frontières… entre littérature pour enfants et littérature pour adultes, entre cultures d’ici et d’ailleurs, entre humour et émotion, entre tradition et modernisation. »

Auteure et illustratrice, elle publie en 2001, à New York (chez Greenwillow) un premier ouvrage très remarqué par la presse One more France. Il sera publié en français en 2002 chez Didier Jeunesse sous le titre Et après…
Des maquettes, des illustrations originales et des agrandissements offrent un survol de l’importante bibliographie de Malika Doray qui consacre sa création aux tout-petits. Elle leur raconte des histoires tendres dans des livres à lire et à jouer, à lire à l’envers et à l’endroit, des livres marionnettes aussi. L’écriture est dépouillée, le graphisme minimaliste mais efficace la magnifie, et les petites figures stylisées sont aisément reconnaissables avec leurs oreilles en pointe.

Ce jeune illustrateur, passionné de sérigraphie, a travaillé avec Orbis Pictus Club, club parisien d’impression spécialisé dans les livres d’artistes. Ses premiers albums publiés par Les grandes personnes et Magnani ont été remarqués. En résidence à Manosque et à Forcalquier tout au long de l’automne 2014, Jérémie Fischer a arpenté la nature et les étendues sauvages de la région. Au cours de ses promenades en solitaire dans ces Alpes de Haute-Provence qui l’inspirent, l’artiste a réalisé des collages paysagistes, en filiation avec Matisse. Dans une présentation originale, ces vingt-quatre collages qui composent le Recueil 1 (dont les mots sont absents) publié aux éditions Magnani, sont exposés sous le joli titre de Balades.

Elle dit « chercher les images dans les mots et les mots dans les images » et travaille ce lien dans ses livres. Née en France, d’origine ukrainienne et française, elle est sensible à la symbolique des couleurs comme au lien de l’Homme à la nature.
Cette illustratrice n’a pas fini de nous surprendre.
Elle est aussi à l’aise avec les très jeunes enfants qu’avec leurs aînés à qui elle propose des arbres mythiques géants ou des forêts habitées par un monde animal mystérieux. À son univers elle apporte vigueur, rigueur et poésie. Outre les planches originales de ses albums, l’exposition nous permettra de découvrir d’autres facettes de cette jeune artiste comme ses linogravures géantes.

C’est dans L’Immense solitude, livre qui l’a fait connaître en 1999 et pour lequel il a reçu le Prix Michel-Dentan en 2000, qu’il invente une forme originale qui modifie le rapport texte-image en regard de la fonction traditionnelle de l’illustration.
Chez Frédéric Pajak, auteur, dessinateur, et créateur de l’importante collection des Cahiers dessinés, la création se fait double dans une alliance idéale du texte et du dessin en noir et blanc. L’écriture est factuelle, épurée et dans les dessins à l’encre de chine et à la plume se trouve tout ce qui n’a pas été exprimé par les mots. C’est essentiellement un choix d’œuvres originales et inédites du dernier volume du Manifeste incertain (Tome 6), dont la parution coïncide avec notre biennale, qu’il nous est donné de découvrir.

« L’ingénieux ingénieur » Philippe UG expose continuellement à travers la France ses pop-ups géants, ses maquettes, ses jouets de papier, ses décors. L’exposition offre un panorama de l’ensemble de sa création en direction des enfants et des adultes. Des décors pop-up géants, des livres animés d’artiste, des originaux de livres édités par lui-même ou d’autres maisons d’édition (Larousse, Rouergue, Seuil, Les Grandes Personnes), des maquettes originales d’ingénierie papier. UG, précurseur et figure phare du pop-up d’artiste, confectionne à la main ses œuvres incroyables aux couleurs explosives, avec un simple cutter et du carton qu’il plie.

Considéré comme l’auteur de littérature jeunesse le plus important de ces 60 dernières années, on lui doit plus de 140 ouvrages, albums pour la jeunesse et livres pour adultes, traduits en plus de 28 langues.
Une centaine d’images puisées dans le fonds des 11 000 œuvres du Musée Ungerer de Strasbourg, donnent à voir l’étendue du talent du maître. On y retrouve des illustrations originales de ses très nombreux livres pour enfants, devenus des classiques du genre. Et à travers affiches et dessins de presse on (re)découvre Ungerer, l’artiste universel, fin observateur de notre monde, dessinateur satirique, chroniqueur de presse, l’humaniste engagé dont l’œuvre sonne comme un manifeste contre toutes les guerres et toutes les inégalités.

Internationalement connue pour son travail qui s’adresse aux enfants mais aussi aux adultes, l’illustratrice suisse Albertine a été récompensée par de nombreux prix, notamment le New York Times Best Award en 2012 pour son livre Les oiseaux, et, en 2016, le prix Bologna Ragazzi de la foire internationale du livre de Bologne (Italie) pour l’ouvrage Mon tout petit. Invitée en 2013 au festival des illustrateurs, elle revient à Moulins pour nous proposer un facétieux travail réalisé en public.
Albertine réalisera en quatre heures, sur un bristol de 150 cm de hauteur et de 8 mètres de longueur une vaste fresque en noir et blanc, assemblage réel et imaginaire des personnages qu’elle aura croqué la veille dans les rue de la ville, au marché, à l’inauguration officielle, mais faite aussi des images de ceux qui souhaiteront poser au moment de la réalisation de l’œuvre.

Fantasque et insolite vente aux enchères (dérisoires) des découpes de la fresque créée par Albertine la veille : l’illustratrice découpe et signe les morceaux et le commissaire priseur (tout droit sorti d’un album de l’illustratrice) fait monter les enchères des chaussures de Madame Durand, de la trombine du député sortant, ou de la famille Dubois achetant des concombres.
Le chaland pourra ainsi, à petit ou à grand prix, s’offrir un « original » de la très célèbre Albertine.