Les installations conçues par Claire Dé offrent de passer du regard à l’éprouvé, de penser l’espace avec le corps. Espaces à toucher, à expérimenter la matière, à voir l’invisible, chaque projet est un « chantier de l’imaginaire ».
On savait que jouer était défier le hasard, on apprend que c’est aussi regarder autrement, comprendre, relier, s’inventer.
Alors, à vous de jouer !

J’apprends en lisant ce qu’on écrit sur mes dessins que je suis « en marge » ou « marginale » dans le monde des livres Jeunesse. Ça a l’air juste, ça me va à merveille ! Et, en plus, j’adore la marge des images : les marges des enluminures avec leurs feuillages pleins de petits monstres à demi végétaux, les chapiteaux gargouillesques, les vignettes et autres culs-de-lampe des illustrations romantiques, les détails cachés des tableaux. Le sujet central est souvent moins attirant, trop sérieux, alors que dans les coins ça s’amuse, c’est plus libre, les images y sont gratuites, sans message voulu, rien que du sensible, du plaisir.
Nicole Claveloux

« Mes personnages évoluent dans un univers à la fois surréaliste et absurde. Ils sont comme des pantins, des mimes… Les parents arrosent leur enfant pour le faire grandir plus vite, les hommes se font allumer comme des bougies et fondent comme de la cire, les femmes s’effacent en faisant leur toilette… Une jeune femme plante un arbre, l’arrose, l’aide à grandir pour pouvoir ensuite s’y pendre… Les personnages se répètent comme des motifs. Les corps sont sans cesse décalqués. Seules les coiffures et les vêtements permettent d’identifier et de différencier les acteurs ».
Marion Fayolle

« Son art est inscrit dans le monde. Il ne s’agit pas de flatter l’œil, mais de tourner la page comme on tourne le coin d’une rue : un regard vers l’inconnu à portée de trait ou de souffle. Elle dit volontiers, avec son sourire franc et doux, qu’elle est habitée d’images tout le temps. Ce fourmillement va son chemin de merveilles dans la trame du papier et promet de nous ouvrir encore tant de paysages. Son œuvre, je la vois comme un poème toujours recommencé. »
Carl Norac.
Écrivain

Les deux expositions consacrées à Susanne Janssen dans le cadre du Festival des Illustrateurs 2015 permettent d’accueillir un grand nombre de ses œuvres et d’apprécier la force émotionnelle et la diversité de son langage pictural inspiré par les contes et la mythologie et, nous le voyons dans l’exposition consacrée aux femmes de la Bible à la cathédrale, langage empreint d’une profonde spiritualité.
Colette Jeandot Mourlon.
Professeur de Lettres

Son œuvre considérable est particulièrement originale. Chez ce gaucher dont les dessins ont la taille de la page imprimée, tout est quête de sens et d’identité.
L’univers pontien est fantastique mais joyeux et d’une logique imparable, autant dans les textes qui jouent malicieusement avec la langue française que dans les dessins qui détournent le quotidien. Les machines que crée sur le papier ce fan de Tinguely – on l’appellerait bien Claude Pontinguely – pourraient fonctionner en vrai.
Lucie Cauwe.
Journaliste littéraire

Le mouvement est au cœur de l’œuvre de Mélanie Rutten : « le moment venu », on marche beaucoup, on navigue parfois, on explore, on voyage. Et c’est en voyageant que l’on balaye ses hésitations, que l’on traverse sa mauvaise humeur, que l’on dépasse ses craintes, que l’on trouve une réponse aux questions que l’on se pose. Les mots, les phrases sont toujours simples mais reflètent des préoccupations fondamentales. Il n’est donc pas étonnant que ces albums parlent à qui accepte d’y entrer, quel que soit son âge. Même si leur créatrice travaille à hauteur d’enfant.
Maggy Rayet.
Spécialiste littérature jeunesse

Parce qu’il est en permanence au travail, en vous parlant, en déjeunant, et peut-être même en dormant, Sempé ne cache ni son incapacité à vivre le monde tel qu’il évolue, ni sa nostalgie d’un temps où l’on savait prendre son temps. D’un temps où les enfants, comme le Petit Nicolas, jouaient dans les terrains vagues ; d’une période où les restaurants étaient des lieux d’amicale complicité ; d’une époque où la confiance dispensait de tout contrat.
Et si l’on vient à lui tresser trop de lauriers, le voilà qui pourrait sortir de ce dandysme tempéré qui guide son rapport aux autres pour se faire grave l’espace d’un instant, ramenant vigoureusement son travail au niveau d’un art mineur. On dira donc, comme les autres, que Sempé, c’est « raffiné », « complexe », « élégant », « habile », « subtil », « léger », « ironique », « sensible », « clairvoyant », « harmonieux », « incomparable », « drôle », « attendrissant », etc. On n’aura, finalement, rien dit. Ce qui permettra à chacun de mieux se retrouver dans le miroir mélancolique que nous tend un des artistes marquants du XXe siècle.
Marc Lecarpentier
Ancien président de Télérama
Directeur du Festival du Mot

Babar, Bécassine, Martine, Petit Ours Brun, le Prince de Motordu, Ernest, Célestine, Mimi Cracra, Marcel et Tobie Lolness, vous connaissez ?
Tous ces personnages ont marqué leur époque. Ils vous attendent au Musée de l’Illustration Jeunesse qui fête cette année ses 10 ans.
Ces 10 personnages ont accompagné plusieurs générations. Leur identité très marquée a aidé de nombreux jeunes lecteurs à se construire et à comprendre le monde qui les entoure.
Emmanuelle Martinat-Dupré
Responsable scientifique du MIJ