Si son trait peut facilement se reconnaître, ne serait-ce que par son omniprésence, on aura peut-être plus de difficulté à faire de même avec ses couleurs. Il s’agit pourtant bien de ses couleurs. Albertine les choisit et les assemble avec une extrême minutie. Plutôt chaudes et mates, que froides et brillantes, elles sont le plus souvent composées à la gouache ou aux crayons, même si parfois, et selon les nécessités d’un travail donné, l’encre aquarelle ou la palette numérique peuvent être également employées. Les couleurs d’Albertine se distinguent encore de son trait par le faut qu’elles ont été acquises lors de ses études à l’École des arts visuels de Genève, notamment lors de sa pratique de la sérigraphie : étude des tonalités, sélections, apprentissage des mélanges, recherche du juste équilibre pour traduire une atmosphère ou un sentiment.
Germano Zullo. Écrivain poète

« J’ai eu la chance de découvrir très jeune que ce que nous dessinons nous appartient. Tout dessin figure un nouvel espace, un nouveau monde à pénétrer. Finalement, un de mes premiers habitats secrets n’a pas été une roulotte, mais un logis souterrain, tracé à l’encre de Chine et situé sous les racines d’un arbre. J’y nichais en compagnie d’un lapin, d’un hérisson et d’un blaireau vieillissant, mais excellent conteur. Nous quittions quelquefois notre terrier en automobile décapotable rouge. Notre voyage avait pour objet des cornets de glaces d’un marchand du bord de mer. Plus tard, ayant un peu grandi, je déménageais pour habiter seule une maisonnette sur les berges d’une rivière. Son ameublement intérieur y tenait du repaire de l’antiquaire et du cambrioleur. J’y avais reproduit, à l’aquarelle divers trésors désirables hors de mon atteinte, notamment un lit à baldaquin découvert au cours de la visite d’un château de la Loire ainsi qu’un lot de bibelots dérobés, par ce même moyen, dans la chambre de ma mère. »
Elzbieta

C’est en grande partie parce qu’il fut un exceptionnel créateur d’affiches qu’André François acquit sa notoriété. Des les domaines les plus divers, commerce ou culture, les arts de la piste sont, là encore, bien bien présents. Et il s’adonna aussi au bonheur de l’estampe sur cuivre, gravant lui-même ses plaques comme dans la célèbre série des sept gravures sur cuivre réalisées chez Maurice Felt.
Janine Kotwica. Conseillère artistique du Centre André François

Artisan rigoureux, témoin dévoué et engagé de l’histoire en marche, Roberto Innocenti montre par son travail la valeur de l’effort, sans décourager l’intuition, l’improvisation, tant qu’elle est guidée par l’intelligence. Et artiste rare, concret, pudique, infiniment talentueux, il offre aujourd’hui un véritable privilège à qui expose son travail.
Emmanuelle Martinat-Dupré. Responsable scientifique du Musée de l’illustration jeunesse.

Il y a près de vingt ans que je la regarde, que j’avance à pas de loup vers le cœur en fusion de son art. Je sais sa conscience, sa simplicité, son ardeur à l’ouvrage… J’en sais tant, en fait, que si je me laisse aller, ce texte de présentation risque de se terminer en panégyrique ou en dithyrambe, deux figures rhétoriques dangereusement proches du prospectus publicitaire. Je m’en remets donc aux yeux des visiteurs. Regardez ce que Joëlle donne à voir, puis regardez derrière, discernez le geste, sa force, son assurance, sa générosité, sa pure joie de vivre et sa vibration transcendante. C’est quand il y a tout dans un trait que l’artiste est un artiste.
Jean-Luc Fromental. Écrivain-scénariste.

… »il suffit d’un simple regard pour reconnaître son trait faussement hésitant, ses silhouettes étirées, qu’il s’agisse d’humains, d’animaux, d’arbres, ou même de bâtiments. Un tracé indissociable d’une palette graphique en aplats aux teintes acidulées. Le style dépouillé, assez décontractés en apparence, en dit bien plus qu’on ne le croit. dans les décors qui semblent souvent sobres, s’épanouissent un luxe de détails et une fantaisie débridée. Pour l’artiste, réfléchir à sa minutie, c’est se poser le problème de la création. Manque t-il quelque chose dans un dessin ? En même temps, si ce quelque chose a été oublié, n’est-ce-pas parce qu’il ne fallait pas l’y mettre ? Le credo Koechlin, c’est s’arrêter juste à temps, trouver la mesure entre le trop et le pas assez. Et user abondamment de l’humour, langue universelle.
Lucie Cawe. Journaliste littéraire.

En fait, à bien y regarder, toutes les images de Christian forment un gigantesque puzzle, où se retrouvent les silhouettes et les détails des collections, les textiles et les mobiliers, les sièges de nos salons ou du TGV – à moins qu’ils soient dédiés à Patrick Modiano, Joseph Delteil ou Huysmans -, les dentelles des voiles de mariées ou des bouteilles « collectors » d’Évian ou de Chivas.
Car, même s’il se compose de milliards de signes et de formes, le monde de Christian Lacroix est un, solidement arrimé dans ses rêves, fortement ancré dans son imaginaire.
Martine Kahane. Conservateur général honoraire.

C’est comme un long dialogue graphique qu’entretient depuis plus de vingt ans Lorenzo Mattoti avec le texte et le personnage de Pinocchio. Les résultat est féerique car le pantin facétieux, imaginé par Carlo Collodi, est pour l’artiste une source d’inspiration inépuisable.

« Je n’ai pas cherché Pinocchio, c’est lui qui m’a poursuivi pendant plusieurs années, toujours par hasard » dit-il.
Colette Jeandot-Mourlon. Présidente fondatrice du Théâtre de L’Aurican.

Květa Pacovská, peintre, sculptrice est une artiste polymorphe. Son champ de création est large, elle réalise des affiches, édifie des installations, peint, travaille le papier, le bois, l’acier. Ses recherches la portent sur l’espace, la matière, la lumière, le son. L’artiste est du côté du mouvement, du dialogue entre les peuvres, préoccupée uniquement de processus créateurs, toujours nouveaux. Květa Pacovská conçoit ses projets de manière globale, faisant naître « des sculptures que l’on peut lire et des livres que l’on peut regarder et toucher comme des sculptures » se plaît-elle à dire.

Les clairs-obscurs, les contrastes et la composition des images de François font la force de ses illustrations. D’abord fan d’Egon Schiele (le jeune homme sombre…), il s’enthousiasma ensuite pour les peintres plus réalistes et tomba à genoux, hypnotisé par les peintres de l’âge d’or de l’illustration américaine, les orientalistes ou certains peintres pompiers du XIXe : Wyeth, père et fils, Remington, Waterhouse, Hopper, Fromentin, Cornwell, Tadema, Gérome…
Fred Bernard. Auteur illustrateur.

Dans ses décors de ville, de port ou de forêt, Sara questionne la rencontre. Rencontre avec l’autre, rencontre avec soi-même ou rencontre avec un animal, la vraie rencontre entre deux regards est-elle possible ?
La réponse se profile parfois, reste en suspens le plus souvent. Cette œuvre est comme un miroir tendu au lecteur. Qu’y découvrira t-il ?
Édith de Cornulier-Lucinière. Auteur scénariste.